Embarquement immédiat pour la Tiomila

Une participation à un entrainement avec le TOM qui se décide au dernier moment, une proposition comme une boutade de remplacer un équipier blessé depuis peu, rien de spécial de prévu pour le week-end, et hop !, me voilà embarquée en quelques heures pour la 10Mila (lire Tiomila) 2015, à 24h du décollage !

En quelques minutes, ma boite mail se remplit d’emails avec le programme, les infos importantes et la check-list du matériel à ne pas oublier ! A peine le temps de trouver matelas et sac de couchage et c’est déjà le grand départ ! Autant dire que j’ai peu dormi la nuit précédente, trop excitée à l’idée de participer à cet évènement international du monde de la CO où tout le gratin mondial se retrouve pour s’affronter dans un relais qui fait passer notre CFC pour une compétition de district ! A l’aéroport, rencontre avec les membres de l’équipe qui m’accueille pour le week-end : Hervé et Fabien de l’AS IGN, Christophe, Seb et Denis du TOM et Jean-Marc de l’AS SAMOIS. Pierre et Johann du COM et Benoit d’Orient’Alp nous rejoindront plus tard dans l’après-midi.

 

Vendredi :

Après quelques heures de vol, pique-nique dans Stockholm (avec pain suédois et saumon fumé s’il-vous-plait !) puis visite guidée de la ville par nos deux Stockholmois d’adoption (aucune idée de comment on dit !), Pierre et Denis. Petit briefing à l’auberge le soir et il est déjà l’heure d’aller se coucher, le week-end risque d’être long ! De mon côté, j’essaie de réaliser que je suis en Suède ! Tellement imprévu que j’ai un peu du mal moi-même à en revenir !

 

Samedi matin :

Découverte de nouveaux coins de la capitale puis bus/métro et encore bus, direction Skepptuna, lieu de la Tiomila. Petite parenthèse sur le programme de cette compétition : des clubs venus du Danemark, de Finlande et de Norvège surtout et de Suède bien sûr, s’affrontent lors de trois courses : samedi matin, relais des jeunes ; samedi après-midi : relais femmes. Et samedi soir, la 10mila, en quelque sorte la course reine avec départ en masse à 21h30 et arrivée 10 relais plus tard vers 7h30 pour les meilleurs ! Les relais s’enchainent ainsi : 13,1km, 10,4km, 16,5km, 8,6km, 11,4km, 7,5km, 10,2km, 12,6km, 8,5km et 17,5km pour finir. C’est sur cette course que notre équipe (nom d’équipe : COM/AS IGN/Avon OK/Noyon CO/Orient’alp/Toutes Orientations Meaux 1, que le dernier ferme la porte… !) s’aligne, au milieu des cracks … et des autres comme nous ! Notre objectif : n’envoyer que deux relais sur le départ en masse des « retardés » (en l’occurrence Benoit et moi).

L’organisation, comme prévu, n’a pas fait les choses à moitié : un coin avec des tentes immenses de 10m*45m à l’intérieur desquelles des boxes ont été créés et réservés par les clubs pour y entreposer les affaires et y dormir. Si certains ont réservé 100m², 10m² seront suffisants pour nous, il nous suffira d’être bien organisé ! Petit tour sur l’aire d’arrivée et je comprends pourquoi on dit que la Scandinavie est la zone reine de la CO : écran immense, caméras dans l’aréna et en forêt, magasin de sport sous une immense tente, speakers en cabine qui se relaient et speakers en forêt, interviews à la pelle, douches en plein-air, nombreux postes radio, GPS pour les meilleures équipes avec projection en direct sur l’écran … Certaines tentes de clubs sont de véritables QG avec télévisions branchées sur le live, canapés pour plus de confort, lits et grills pour le repas du soir !!

 

Samedi après-midi :

14h30, nous sursautons au coup de canon donnant le départ des filles ; posés dans l’aréna, nous suivons quelques relais et décidons d’aller nous entrainer sur la carte proposée afin de prendre contact pour la 1e fois avec ce type de terrain et de carte tout à fait particulière ! En regardant les cartes de Suède plutôt vierges de rochers, j’ai toujours cru qu’il n’y en avait donc que très peu en forêt. Erreur ! Certaines zones ne sont pas loin d’en être couvertes ! Oui mais seuls les rochers semblant être tout juste posés sur le sol sont cartographiés. Recouverts de mousse ou sur le flanc des collines, ils n’apparaissent pas. Autre spécificité, une colline recouverte de jaune foncé est en fait un immense bloc rocheux (évidemment sans arbre aucun dessus) qui forme ainsi comme une petite colline à lui tout seul.  En binôme avec Fabien pour cet entrainement, nous comprenons vite que la carte est en fait assez minimaliste, une première simplification ayant déjà été faite par le cartographe. Le premier effet de surprise passé, j’ai trouvé finalement qu’il est presque plus facile d’orienter (j’ai dit « presque «  hein…) car notre esprit n’est pas encombré de mille détails. Les collines jaunes visibles de loin, les rochers dont on comprend enfin la sélection et les monts nous permettent une orientation fine et rapide au cœur de ces forêts de conifères. J’ai hâte d’être demain pour me lancer en course !
21h30 : départ de LA course. A 20km/h minimum, la masse s’élance à l’assaut des 13,100 km. Je me demande encore aujourd’hui comment il est possible d’orienter à une telle vitesse ! Le passage spectacle est impressionnant avec un coureur par seconde ! Le flot ininterrompu nous fait comprendre à nous, petits français inexpérimentés, qu’il va falloir être ultra-concentrés lorsque viendra notre tour, même si le peloton se sera quelque peu étendu !
23h30 : départ de notre 2e relayeur Jean-Marc. L’ambiance sur l’aréna est … surréaliste à mes yeux. Des centaines et des centaines (des milliers !?) de personnes sont assises dans la nuit face au grand écran comme lors d’une séance ciné plein-air. Les temps intermédiaires défilent à l’écran, les speakers cachés en forêt chuchotent leurs commentaires, les caméras nous renvoient les images de plein jour tellement les coureurs sont nombreux à poinçonner en même temps et les frontales puissantes, les traces GPS se suivent, se chevauchent et se séparent parfois pour créer deux files ininterrompues de coureurs. Il ne nous manque que les pop-corn pour savourer la séance !

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Toute la nuit, les speakers continueront à commenter et analyser, les coureurs continueront à se lancer les uns après les autres dans le noir profond de la nuit suédoise à peine perturbée par les rayons lumineux des frontales. Mais je ne peux vous en dire plus, il était l’heure pour moi d’aller me coucher dans la fameuse grande tente… Un buff polaire, un pantalon polaire, un t-shirt thermique, un pull, un manteau, un bandeau pour les oreilles, des grosses chaussettes et un sac de couchage … rien de tout ça n’a été suffisant pour me protéger du froid, mais tant pis, c’est plus fun, et ça me fait des choses à raconter ! 😉

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Dimanche matin :

Pour être sûre de ne pas rater le départ, il était convenu que mon coéquipier partant avant moi devait me réveiller lorsqu’il commençait à se préparer, alors 7h, debout ! Je fonce voir l’arrivée des premières équipes et alors que les meilleurs clubs ont enfin terminé avec leur 10e relais, notre 8e relayeur vient seulement de partir, et sous la pluie… Pas cool ! Du coup, ce sera départ en masse pour moi à 9h10, je peux au moins dire maintenant que j’ai fait un départ à la Tiomila, même si ce n’est pas forcément glorieux ! 🙂 Tous mes coéquipiers ont assuré sur leur circuit, que ce soit en pleine nuit et/ou sous la pluie, alors je sens un peu de pression monter, dans quelques minutes c’est à moi de partir, et je voudrais bien ne pas les décevoir… Au top départ, la masse des retardataires se lance à l’assaut de la forêt, enfin ! Je découvre la carte et c’est parti pour 8,5 km. Je crois que je n’ai jamais vu autant de personnes en forêt, c’est de la pure folie !

Des dizaines et des dizaines d’orienteurs se retrouvent à courir sur des petits sentiers ou des traces étroites, on se marche sur les pieds, on piétine, ça en devient presque difficile de se déplacer ! Le jeu consiste désormais à orienter à la fois en regardant quelle trace part dans la direction qui nous intéresse, en faisant abstraction des très nombreuses balises que l’on croise, et en se faisant entrainer dans un rythme élevé de course par les groupes partant dans notre direction afin de faire le meilleur temps possible en se servant des mouvements de foule en forêt ! Sur la première longue interbalise (1-2), je tente un coup de poker et prends le risque de me séparer de tout le groupe avec lequel je suis pour emprunter un itinéraire plus courant et plus rapide à mon sens. Bien m’en a pris, je poinçonne la balise suivante avant ce même groupe puis les balises s’enchainent. Quel bonheur de courir et de réaliser tous les itinéraires prévus, quel bonheur de savoir exactement où la balise sera, sans chercher, sans hésitation et sans arrêt ! Il n’y a pas à dire, super entrainement pour les départs en masse de tous les relais que je ferai à l’avenir ! Et je me rends compte que j’aime vraiment ce terrain suédois et cette cartographie simplifiée mais parfaite ! Je me sens bien pendant toute la course et je me prends au jeu d’être au coude à coude avec de nombreux coureurs qui ne prennent pas forcément toujours le même itinéraire que moi mais que je finis souvent par retrouver quelques balises plus loin. En forêt, je croise des trains de relayeurs 10, des files immenses de coureurs semblant faire un cross à la queue leu leu, s’arrêtant à peine une seconde pour poinçonner leur poste et rejoindre le groupe qui s’éloigne déjà à grandes foulées ! Passés ces différents moments de surprise en pleine forêt, je fais une course plutôt propre, mais je gâche un peu cela deux balises avant l’arrivée… Une erreur de parallèle me fait perdre 2’, mais par chance (ou grâce à la carto parfaite), je réussis une fois de plus dans mon circuit à me recaler sur la carte en tombant sur une balise qui n’est pas la mienne. Comprenant ma faute, je fais demi-tour à toute vitesse et m’élance vers l’arrivée en contrôlant mes itinéraires pour ne pas perdre plus de temps, me faire plaisir et faire plaisir à mes coéquipiers en faisant une bonne course ! 1h12 de course pour 8,5 km, je suis plutôt satisfaite pour une première en Suède 🙂 et les copains sont ravis, ça fait bien plaisir !
Après tant d’heures d’attente, mon baptême de la Tiomila est déjà terminé… Direction les douches communes (et chaudes !) pour femmes en plein-air. Assez surprenant comme concept pour une française qui n’a pas l’habitude de ça en France, mais je dois bien reconnaitre que ça réchauffe et ça fait du bien de rentrer à la maison … propre ! Je fonce ensuite à la tente pour ranger mes affaires, et on se rend à l’aéroport. Le week-end est déjà fini !!
Un très grand merci à mes coéquipiers qui ont été au top, d’une très grande gentillesse et supers pendant leur course ! Avec tout ça, on finit 200e tout pile, plutôt pas mal pour notre 1e participation 🙂 Voilà pour mon aventure incroyable qui s’est décidée en quelques heures. Que du bonheur !
PS. : Je ne parlerai pas du seul « hic » qui me fout encore des frissons, celui d’avoir côtoyé pendant toute la nuit un serpent…. BRrrr quelle horreur ! Un merci tout spécial aux Froogies (c’est nous !!!) qui ont eu la gentillesse de cacher ce serpent lorsque j’ai rangé mes affaires, je pense que s’ils ne l’avaient pas fait, je serais encore en train de courir à l’heure qu’il est pour m’éloigner au maximum de cette immonde bestiole !!
Hey les amis du NCO, quand est-ce qu’on y va ensemble ??!

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